samedi 21 août 2010

Impressions de lecture.

Ayant (presque) fini mes lectures "scolaires", je me suis tournée vers quelques ouvrages notés (voir achetés) depuis un moment. Repérés sur la blogosphère ou dans des magazines littéraires, ils m'attendaient sagement. Et. Ils ne m'ont pas déçue.




Ce roman pourrait n'être qu'une simple bluette, l'histoire d'un amour impossible entre le fils d'un meunier et la fille du châtelain, amour contrarié par la différence de classe sociale, la distance, les mariages, la mort, enfin. Oui, cela ne pourrait être qu'une autre histoire d'amour maudit.

Cependant, Victoria mérite d'être ouvert, et savouré jusqu'aux derniers mots. Ce roman écrit en 1898 par l'auteur norvégien Knut Hamsun (prix Nobel de littérature en 1920) m'a captivé. La plume raffinée d'Hamsun livre à chaque page le paysage fascinant de la Norvège et le paysage psychologique tourmenté de son héros. Victoria est une tragédie où chaque mot résonne avec poésie, où l'émotion est subtilement distillée pour en faire un ouvrage "à fleur de peau". C'est suranné, mais quel délice!



Il y a ce que j'appelle des "comfort reads". Des romans qui, s'ils ne révolutionnent pas la littérature, font passer un excellent moment plein de sourires et d'émotions et qu'on ne peut lâcher avant de savoir la fin. C'est déjà beaucoup.
Le Livre de Joe fait pour moi partie de ces romans là.

Le pitch se déroule comme un film bien huilé (une adaptation est d'ailleurs en cours...): Joe, la trentaine fringuante est l'auteur à succès d'un roman autobiographique mettant en scène la vie de sa ville natale. La célébrité lui a apporté l'argent, les femmes, une vie facile. Mais pas le bonheur. Et quand son père succombe soudain à une crise cardiaque, Joe doit retourner dans sa ville natale après 17 ans d'absence; l'heure d'un face à face difficile, tant avec les autres qu'avec lui même, l'attend à Bush Fall...

Alors certes, le style d'écriture n'est pas exceptionnel en soi, le scénario est parfois prévisible. Je l'admets bien volontiers. Cependant, sous cet aspect de "roman hollywoodien" se cache un merveilleux cocktail d'humour, de situations cocasses, qui enveloppent de légèreté des thèmes sensibles et une émotion jamais bien loin sous le voile du rire...
Si vous avez aimé A Propos d'un gamin, si vous avez besoin d'une lecture réconfortante à la fois drôle et émouvante, alors Le Livre de Joe est pour vous.



Voici un un roman très contemporain qui pose la question des relations dîtes virtuelles. Comment peut évoluer une correspondance entre deux personnes qui ne se sont jamais rencontrées, qui ne se connaissent que par mails interposés; que réserve l'avenir à deux inconnus qui en viennent à éprouver des sentiments forts lorsqu'ils n'ont de liens que via Internet?

Tout commence par une erreur d'adresse email. Emmi veut résilier son abonnement à un magazine féminin, mais ses emails répétés arrivent dans la boîte mail de Leo Leike. Une curiosité s'installe et petit à petit les emails deviennent plus nombreux, plus intimes. Une attirance naît, des sentiments amoureux voient le jour au fil de la correspondance de nos deux internautes. Cependant, Leo se remet à peine d'une relation douloureuse et Emmi est mariée. Comment cette situation peut-elle évoluer? La rencontre dans "le monde réelle" va-t-elle se produire, et que provoquera-t-elle?

La lecture de ce roman "épisto-mailaire" est fluide et aisée, il ne se passe pas grand chose mais le lecteur est aspiré dans cette histoire résolument actuelle. J'ai été conquise par la personnalité de Leo, son charisme, son humour, sa vif intelligence. L'auteur nous rend les personnages très attachants et l'on veut savoir, vite, comment tout cela va finir. C'est une lecture légère et agréable, qui pourtant nous pousse à nous interroger sur l'amour et les échanges nés sur le Web. Le livre ne restera peut-être pas dans les annales mais il m'a fait passer un excellent moment en compagnie de Emmi... et de Leo (aaaah, Leo!).

A noter d'une suite est parue en Allemagne, à la demande des lecteurs qui ne se satisfaisaient pas de la fin ouverte.



Voilà un roman qu'il est bien difficile de résumer. D'autres s'y sont attelés avec bien plus de succès que je ne pourrais en avoir, je vous invite donc à faire une petite recherche sur Google si le coeur vous en dit.

Le Coeur cousu se lit comme un conte, un récit où s'emmêle rêve et réalité. Je me suis demandée si j'allais le terminer, le début étant un peu laborieux. Pourtant je suis plutôt satisfaite de m'être obstinée. Entre parabole sur la différence et récit merveilleux où la magie côtoie les trivialités du quotidien, ce roman m'a intriguée et m'a laissée un peu perplexe. Je ne dirai pas que ce fut un coup de coeur, mais l'ambiance m'a envoûtée, et je me suis attachée à ces femmes singulières que nous présente Carole Martinez. Le dépaysement est garanti, la beauté de l'écriture et d'une histoire singulière aussi. Un petit je-ne-sais-quoi m'empêche d'adhérer totalement à ce roman, mais tenter l'expérience, peut-être serez vous totalement conquis.



Et pour finir...

Hier soir, j'ai commencé Les Adieux à la reine de Chantal Thomas. Je n'ai pas encore fini, mais ce livre me fait une telle impression que je peux d'ors et déjà vous en parler.

A travers les souvenirs de la Lectrice (imaginaire) de Marie-Antoinette, l'auteur nous fait vivre les derniers jours à Versailles, les derniers jours d'une époque. Le récit se concentre sur les 14, 15 et 16 juillet 1789, tout en s'échappant de ce cadre pour dessiner en creux cet univers magique et décadent qu'étaient Versailles et la Cour.

On pénètre dans ce roman comme dans un château endormi où se réveille les fantôme d'un monde agonisant. Versailles, monde clos, fermé sur lui-même, qui fascine malgré sa puanteur, son hypocrisie et ses rats. Versailles déserté, qui signe la fin d'un monde où régnait "douceur de vivre", luxe et élégance, mais aussi l'étroitesse d'un univers codé et parfois cruel. La plume poétique et prolixe de Chantal Thomas révèle tout un art de vivre, le règne de la frivolité, de la jouissance de l'instant présent, du non-dit, un art de l'esprit, du bon mot affuté. La décalage d'avec la réalité, aussi, des problèmes du peuple et la bassesse des courtisans.

Enfin, et surtout, grâce aux souvenirs émus de sa Lectrice, l'auteur évoque Marie-Antoinette de façon vivante et touchante. Sa frivolité si critiquée est remise délicatement dans son contexte, et c'est un portrait équilibré qui se dessine en filigrane.
C'est, je crois, un des plus beaux portrait de Marie-Antoinette que j'ai jamais lu, impressionnant de justesse et d'émotion.
Un très bel ouvrage érudit et poétique!



samedi 14 août 2010

Clouds.



Des pensées tumultueuses. Des émotions qui s'agitent, là, dans le ventre. Des peurs éclatant en sanglots. Les épisodes emmagasinés; les craintes de ce septembre qui se rapproche vite, si vite.
Morwenna se sent fragile, trop fragile.

Mais. Il y a des personnes à aimer, un petit bout à éduquer, des rêves à réaliser.

Il faut juste que je me pose avant de mieux repartir...



***
Image empruntée à Mam'zelle Roüge

mardi 10 août 2010

Réflexions.

Morwenna continue ses lectures d'été, à savoir la superbe bibliographie pré-rentrée des classes.

Superbe, oui. Les ouvrages proposés sont décidément fort intéressants.
Seulement, il y en a beaucoup... Beaucoup. Et pas des plus simples à lire, en plus.

J'ai commencé par la "facilité", avec les romans. Bon, vu que je prenais des notes au fil des chapitres, la lecture était plus laborieuse, et il y avait certains romans moins attractifs à mon goût que d'autres. M'enfin, ça allait. Il y a même eu de vrais coups de coeur: Luz ou le temps sauvage d'Elsa Osario, Moon Palace de Paul Auster, A propos d'un gamin de Nick Hornby ou encore La Place d'Annie Ernaux.

Les choses se compliquent maintenant: j'attaque les bouquins plus théoriques et technique, traitant des bibliothèques, de la sociologie de la culture ou encore de la sociologie de la communication. Oui, ça promet.

Non que je n'apprécie pas ces ouvrages. Ils se révèlent érudits et enrichissants. Cependant, qui dit érudit dit complexe, et j'avoue que le mal de tête me guette à la lecture de "Histoire de la société de l'information"... Je me rends cependant compte que mon année à Oxford m'a été bien utile. En lisant "La Notion de culture dans les sciences sociales" de Denys Cuche, j'ai réalisé que je connaissais déjà bon nombre de notions grâce à mes cours de "culture and society". C'est déjà ça!

Un autre sujet de réflexion point le bout de son nez. Mon but est de devenir libraire, je n'avais jamais vraiment songé à devenir bibliothécaire. Mais. En lisant les ouvrages consacrés aux bibliothèques, je me surprends à me poser des questions. Suis-je vraiment faite pour un métier aussi commercial? Une librairie reste un commerce, où le but est malheureusement d'avoir du bénéfice à la fin du mois... Ce qui semble moins le cas d'une bibliothèque, lieu de rassemblement et de culture où l'argent n'est pas si omniprésent. Cependant... Serais-je en mesure de gérer le stress des concours d'entrée à la fonction publique nécessaire pour être bibliothécaire? Le relationnel est-il aussi important en bibli qu'en librairie?

Bref, Morwenna se pose pas mal de questions (pour changer!). Ces réflexions vont faire leur petit bout de chemin dès septembre, j'en suis sûre. Il serait étrange que je ne trouve pas de réponses au sein de la Cité du Livre, entourée d'étudiants, de professionnels des métiers du livre, avec un stage qui plus est.

Retournons à des choses plus terre à terre - je crois que Phénix demande mon attention avant de détruire la pauvre serpillère qui ne lui a rien fait!



Pensées littéraires.

dimanche 8 août 2010

A table!



Morwenna profite des vacances pour se remettre à la cuisine. Un peu de temps devant soi, une envie de se détendre en préparant de quoi faire plaisir, et un four en état de marche (en Angleterre, le four n'était pas spécialement fonctionnel, et à mon appart, ben pas la place. Ça limite les expériences culinaires!): il ne m'en fallait pas plus. Entre une lecture plaisir et une lecture scolaire ("La notion de culture dans les sciences sociales" de Denys Cuche. Huuum, ça donne envie, n'est-ce pas?), une promenade de Phénix et des appels téléphoniques, voilà Morwenna aux fourneaux.

Je fonctionne par périodes. Que ce soit pour les lectures, les loisirs, ou la cuisine, j'ai toujours été comme ça. Concernant notre sujet du jour, j'entre donc une "période cakes".

Je me suis donc attelée hier à la réalisation d'un cake salé pour un pique-nique. Il fallait que cela convienne à tous le monde: mes amis n'aiment pas le fromage; quant à moi, je suis intolérante au gluten et végétarienne. J'ai fouiné dans mes livres de recettes et adapté un cake courgette/fromage de chèvre" avec ce que j'avais dans le garde-mangé. Le résultat n'était, ma foi, pas trop mauvais - au grand dam de ma mère, le cake n'a pas survécu au pique-nique (Requiescat in pace cher cake d'un soir...).

En voici la recette:

Cake estival façon Morwenna
(librement adapté du "Cake au chèvre et courgette" in Les Cakes de Sophie de Sophie Dudemaine)

Ingrédients:
3 oeufs
150g de farine
1 sachet de levure
1 dL de lait
8 cL d'huile
1 belle courgette
1 grosse tomate
1 petit sachet de pignons de pin
basilic frais et herbes de Provence "au pif"
2 pincées de sel

Préparation:
- Préchauffer le four à 180°.
- Faire rissoler la courgette coupée en rondelles (mais non épluchée) dans un peu d'huile d'olive et généreusement agrémentée d'herbes de Provence pendant une bonne dizaine de minutes.
- Dans un saladier, fouetter les oeufs, la farine, la levure et le sel. Incorporez petit à petit le lait et l'huile.
- Ajouter le basilic finement coupé et les pignons de pin grillés quelques minutes à la poêle. Incorporer la courgette et la tomate coupée en tranches.
- Verser la préparation dans un moule à cake, et zhou, c'est parti pour 50 min de cuisson.

Si vous le désirez, vous pouvez ajouter 100g de gruyère rapé à la pâte, ainsi qu'un peu de bûche de chèvre.



J'ai continué ma période cake aujourd'hui. Le résultat est en train de refroidir et ne sera testé que demain... Cette fois-ci, le but est de préparer un petit repas gourmand pour ma maman. Elle aime le mélange sucré-salé, et j'avais des figues sèches dont je ne savais que faire. J'ai donc adapté cette recette de cake aux figues sèches trouvée sur le Net: Cake mielleux aux figues.

Cake en sucré-salé figues et fromages

Ingrédients:
Pour la base:
  • 3 oeufs
  • 200g de farine
  • 1 dl de lait
  • 3 c à s de miel
  • 100g de sucre en poudre (un peu moins dans mon cas. Sucre + miel, attention à l'overdose de sucré...!)
  • 1 sachet de levure chimique
  • 10cl d'huile de tournesol
  • 120 g de figues séchées (j'ai utilisé le "pifomètre"...)
  • épices au goût (j'utilise un "Mélange pour gâteau" du commerce équitable contenant cannelle, gingembre, clous de girofle, fenouil, cardamone, muscade, coriandre)
  • Et pour en faire une expérience sucrée-salée:
  • 50g de gruyère râpé
  • quelques rondelles de bûche de chèvre
  • basilic frais
  • une pincée de sel

Préparation:
- Préchauffez votre four à 180° (th6)

- Battez les oeufs avec le sucre jusqu'à obtention d'un mélange mousseux. Incorporez la farine, le lait, le miel, le sucre, la levure, les épices et l'huile.
- Couper les figues en deux et les ajouter à la pâte.

- Ajouter le gruyère, les tranches de fromage de chèvre et un peu de basilic
- Versez la pâte dans un moule à cake beurré.
- Cuire 45 min. Laissez refroidir.


Et voilà! Je compte servir ce cake à l'assiette, accompagné d'une salade verte et de quelques tomates cerises. Je reviendrai vous dire ce que ça a donné ;-)




Pensées gourmandes.


EDIT du 09 Août:

Ce cake sucré-salé a été testé et approuvé! J'ai fait revenir quelques tranches dans un peu de beurre-demi sel à la poêle, et servi avec une salade assaisonnée de vinaigre balsamique et huile d'olive. Miam!

Real Time Web Analytics